Jouarre à l'Affiche

 AUGUSTE TINCHANT (1892-1940)

Est né le 28 août 1892 à Marey, dans les Vosges.

Il était le fils ainé d'une modeste famille de sabotiers de 5 enfants dont il partagea la simple vie jusqu'à son départ aux Armées le 2 août 1914 à 22 ans.

Il était pourvu d'une excellente instruction primaire et avait obtenu son Certificat d'Etudes.

Ardent patriote, la Grande Guerre (1914-1918) allait mettre en relief ses qualités de courage, de dévouement et d'héroïsme.

Il est incorporé le 2 août 1914. Successivement il prend part aux combats sur l'Aisne, au Mesnil-les-Hurlus, à Notre-Dame de Lorette, à Verdun, au Bois de Belleau. Il est blessé 4 fois, de soldat à Sous-lieutenant il est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur le 9 juin 1918. Il a également reçu la Croix de Guerre à 5 Palmes et étoiles, la Médaille Militaire Anglaise, La croix de St-Georges de Russie.

Il a été pendant 18 ans Secrétaire de la Mairie de Jouarre et Président à la section des anciens combattants.

Le 13 juin 1940, à 9 heures du matin, resté le dernier à son poste à la Mairie, il procédait à l'évacuation derniers habitants. Il venait de faire arrêté un camion militaire et parlait à un des conducteurs, près du pan coupé qui se trouve à l'angle de la mairie, quand un obus fusant vint éclater à cet endroit. Le soldat eut  deux jambes coupées et mourut  quelques instants après. Mr Tinchant eu le bras gauche sectionné, une grande entaille à la cuisse et un autre  éclat dans la hanche. Tombé sur le trottoir, perdant son sang en abondance, deux cantonniers le transportèrent sur sa demande dans son bureau à la mairie. Il demanda un verre d'eau et prononça ces mots « ils m'ont eu, au revoir les gars ». Il est mort victime du  devoir, à son poste, en service commandé à l'âge de 48 ans.

Ces concitoyens ont voulu perpétuer sa mémoire en donnant son nom à une place de la commune.

                        Extrait du discours de Ch. CHALAMON. Président du Conseil Général de Seine et Marne.

Né en 1349 à Villers-sur-Rognon, hameau de la commune d'Aulnoy près de Coulommiers.

A l'âge de 8 ans il fut chargé pendant 6 mois de garder les oies et oisons au lieudit de Villiers, puis pendant 1 an les pourceaux à la ferme de Nolongue à Jouarre.

A l'âge de 11 ans on lui confia alors 420 agneaux, puis 120 moutons.

A 14 ans il quitta Nolongue pour Messy (près de Claye Souilly) où il s'occupa de 200 brebis portières pendant deux ans.

Le propriétaire de Messy, Messire Mathieu de Pontmalain, seigneur de Tueil et conseiller du roi au parlement de Paris, le remarqua et le désigna pour remplir l'office d'intendant du domaine de l'hôtel de Messy.

Pendant 3 ans il rempli cet office, tout en soignant ses moutons.

Il partit alors pour Paris en qualité d'intendant de Messire Arnoul de Grand-Pont, trésorier de la Sainte Chapelle, ses moments de loisirs lui permirent d'étudier et 14 ans plus tard au décès de son maître, il entra au service de Messire Jehan de Hetomesnil, conseiller du roi, maître des requestres et chanoine de la Sainte Chapelle.

A la demande du roi Charles V, dont il fut le secrétaire, il écrivit en 1379, un

« Traité de l'Estat Science et pratique de l'art de la bergerie »

Un livre original, le premier traité d'agriculture écrit en français, livre qui pendant plusieurs siècles devint le guide pour l'élevage des troupeaux de moutons.

Il mourut en 1415.

Son ouvrage compte 47 chapitres dans lesquels il parle des règles à observer pour l'élevage des moutons, des soins, des maladies et leurs remèdes et du chien de berger.

« Ne parle que à la bonne foy

A tous les subtils pastoureaux prie

Qu'ils reçoivent en gré sa loy

Vivant sans soucy, sans esmoy

A esté de ville en village

Où il composa sous un may

L'art de bergers en son usage »

Extrait de l'ouvrage de Jehan de Brie

La Société d'Agriculture de Meaux fit ériger en sa mémoire en 1909 un monument à l'intersection des routes de Coulommiers et Rebais.